Discours prononcé le 2 novembre 2019 en ouverture de la réunion publique consacrée à l'Environnement.
"Je vais vous faire un aveu, ce qui est assez rare pour un procureur : j’appartiens à une génération qui se souciait bien peu de l’environnement et j’en ressens aujourd’hui une certaine culpabilité. Pourtant, il y a de cela plus de 40 ans, des lanceurs d’alerte tels que René Dumont (agronome et précurseur de l’écologie) nous avaient bel et bien avertis des dangers que notre mode de vie fait courir à la planète.
Face à ce constat on peut, bien sûr, battre sa coulpe, mais au fond, à quoi ça sert ?… Alors, autant se retrousser les manches et s’attaquer aux solutions, plutôt qu’aux problèmes !
Or, l’écologie est un sujet qui transcende les clivages et qui concerne tous les milieux, humains ou naturels. À Capbreton, justement, l’environnement tient une place prépondérante, puisque nous avons la chance de vivre dans un magnifique écrin de nature. En effet, notre commune est constituée à 60 % de forêt, et elle comprend aussi divers milieux urbains, des jardins, des cours d’eau, un port, des dunes, des plages, l’océan…
Beaucoup nous envient ce patrimoine naturel qui fait la beauté et la richesse de Capbreton. C’est notre bien le plus précieux et nous devons le protéger sous toutes ses formes. Nous avons tous un rôle à jouer : chacun à son niveau peut et doit agir. Un habitant agit dans ses gestes quotidiens, un élu par ses décisions.
La question de la transition écologique et énergétique a constitué un tamis auquel a été soumise chacune de nos idées. La transition écologique et énergétique touche en effet tous les domaines de réflexion et d’action. Elle a plusieurs objectifs : préserver l’environnement, assurer la sobriété énergétique, réduire l’impact environnemental de nos actions, lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Cela concerne chacune des politiques publiques : l’urbanisme, les mobilités, le développement économique et commercial, la protection de l’eau, la gestion des déchets.
Nous devrons agir à plusieurs niveaux :
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Aider les habitants à modifier leurs comportements, d'une part en leur fournissant des outils, (conseil, accompagnement administratif pour monter des dossiers ou des demandes de subventions pour isoler leur logement), d'autre part des aménagements urbains pour faciliter et sécuriser les déplacements, (à vélo, par exemple).
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Travailler à l’échelle des quartiers avec les comités de quartiers à qui revient le soin de se pencher en priorité sur les questions de transition énergétique et écologique.
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Nous devons également agir au niveau des choix municipaux, de façon à réduire notre facture énergétique et notre empreinte écologique, mais aussi au niveau des investissements, pour accompagner les projets des citoyens et des associations.
Ce sujet, vaste et complexe, impose des choix difficiles entre intérêts divergents.
Prenons un exemple :
l’éclairage public. Lors de nos cafés-rencontres dans les quartiers, la question de l’extinction de l’éclairage public revient très souvent, car elle est source d’inquiétude et alimente un sentiment d’insécurité. Pourtant cette extinction a des vertus : elle diminue la consommation énergétique et favorise la biodiversité nocturne (dont la chauve-souris qui est un prédateur naturel des moustiques).
Question sensible :
la sécurité contre l’environnement ou l’environnement contre la sécurité ? Quels choix faire ?
Pour chacun des sujets, nous consulterons des scientifiques, des experts ; nous étudierons les moyens de concilier les enjeux. Ainsi, pour l’éclairage public, nous chercherons des solutions techniques avec le SYDEC, qui est le gestionnaire du réseau ; nous en étudierons la faisabilité technique et financière, puis nous chercherons les financements pour en accompagner la réalisation.
Je pourrais multiplier les exemples à l’infini.
Nous devrons agir à deux niveaux, car en même temps que les élus municipaux, vous élirez aussi les délégués communautaires de MACS. La communauté de communes est aujourd’hui compétente sur des sujets majeurs : le développement économique, les transports en commun, l’élaboration des schémas stratégiques…
L’échelle intercommunale est désormais essentielle, car la mutualisation des moyens financiers et d’ingénierie, c’est-à-dire d’intelligence et de compétences techniques, permet de réfléchir à l’échelle d’un territoire pertinent.
Capbreton seule n’aurait pas les moyens de financer un réseau de transports en commun, MACS oui.
Nous devrons donc y défendre notre vision et nos ambitions.
Ainsi, nous défendrons l’idée que MACS doit approfondir son Plan Climat Air Énergie Territorial, afin de se doter d’une feuille de route faisant de la protection de l’environnement la grille de lecture de toutes ses politiques.
Avec l’environnement, le plus important c’est le lien social qu’il crée. De simples citoyens, nous pouvons tous devenir éco-acteurs de notre quartier, de notre ville, chacun dans le domaine qu’il préfère. Se mettre au service de la nature, c’est aussi apprendre à vivre et travailler ensemble. Que ce soit pour protéger les dunes ou partager des jardins.
Un bon exemple est la permaculture. L’art d’associer au mieux les plantes entre elles, pour qu’elles s’entraident et se renforcent mutuellement, de façon pérenne. Même dans de petits espaces, on sait, grâce à la permaculture, recréer des biotopes harmonieux, durables et productifs. C’est aussi un art de vivre.
N’est-ce pas là une bonne image, un bon exemple, pour une commune ?
À nous donc de protéger et de développer ensemble les beautés naturelles de Capbreton.
Serge MACKOWIAK